Biographies par des contemporains et/ou amis de Gottschalk
Courte biographie
Biographie détaillée (en construction)
1er chapitre : Origines de LMG
Frederick Starr - Louis Moreau Gottschalk
1995 | |
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Cette biographie, en Anglais, est sans doute la plus complète sur Gottschalk. L'auteur analyse la vie de Gottschalk en procédant par thème et/ou chronologie. C'est extraordinairement documenté et étayé avec une bibliographie impressionnante d'étendue et de clarté. De même, de nombreuses compositions sont mentionnées et contextualisées. Livre indispensable!!
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Reginald Hamel - Louis Moreau Gottschalk et son temps
2005 | |
En Français, ce livre est principalement basé sur les voyages de Gottscalk avec un long tableau chronologique, commenté et documenté sur tous les déplacements de Gottschalk. Ce dernier vaut à lui seul le détour. L'auteur s'est rendu dans quasiment tous ces lieux et a enrichi le livre de photos prises par lui-même. D'un style assez déroutant (renvois, nombreuses digressions...), cette biographie semblerait plutôt destinée à des familiers de Gottschalk. Elle revient sur plusieurs fausses idées répandues sur Gottschalk par lui-même ou ses biographes et dresse ici un portrait sans concession. Tout est re-analysé, des origines de Gottschalk à sa psychologie (sexualité, caractère...), le tout replacé dans le contexte historique de l'époque. Dommage que certaines analyses semblent parfois ne s'appuyer que sur la seule imagination de l'auteur. Malgré sa consultation de nombreuses sources, les références manquent et certaines affirmations sont douteuses. Nous ne voulons pas défendre Gottschalk à tout prix mais il est parfois ici victime de spéculations non étayées par une solide argumentation. Celà reste malgré tout une mine d'information. |
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Vernon Loggins - Where the Word Ends
1958 | |
Ce livre anglais, premier véritable travail universitaire américain, raconte de nombreuses anecdotes sur Gottschalk. Certaines sont bien documentées. D'autres semblent être de la pure fiction. Nous trouvons donc un grand nombre de faits douteux et même totalement faux dans ce livre. Le style sinon est très agréable et facilite la lecture.
Disponible à |
Catherine Sauvat - Le Pianiste Voyageur, la vie trépidante de Louis Moreau Gottschalk
2011 | |
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Ce livre français, à la lecture facile et au style romancé, se lit d'une traite et conviendra à toute personne souhaitant en apprendre plus sur Gottschalk sans vouloir aller au niveau académique des livres de Hamel et Starr. Il reprend quelques morceaux choisis de ces derniers, agrémentés de diverses anecdotes amusantes issues du livre de Vernon Loggins ou des témoignages de plusieurs contemporains de Gottschalk. Sans trop s'attarder, on suit Gottschalk dans ses diverses pérégrinations en les replaçant dans leur contexte politico-culturel et de judicieuses petites biographies permettent de détailler les personnages qui jalonnent ses voyages. Les relations de Gottschalk avec les femmes, notamment Ada Clare sont bien décrites et, sans jamais émettre de jugements hâtifs ou d'élucubrations sur l'homme, la relation des faits nous permet de mieux comprendre le personnage. Comme le titre l'indique, il ne faudra pas s'attendre à une analyse musicologique dans ce livre (oeuvres ou virtuosité de Gottschalk) mais plutôt à une analyse du statut de musicien itinérant au 19ème siècle. Disponible à |
Franciso Curt Lange - Vida Y Muerte de Louis Moreau Gottschalk en Rio de Janeiro (1869)
1950 | |
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Ce livre espagnol (Argentine), sorti en deux fois dans la revue "Revista de Estudios Musicales" (1950-1951) retrace la dernière année de la vie de Gottschalk et les événements ayant eu lieu à sa mort, notamment en ce qui concerne la dispersion de ses biens. Contient de nombreuses images d'époque, lettres et copies d'articles, dont un grand nombre en portugais. Très riche en références et extrèmement bien documenté, c'est une mine d'informations pour toute personne désirant faire des recherches poussées sur Gottschalk. De même, c'est une source que nous essaierons d'exploiter au mieux pour retrouver des informations sur des oeuvres (perdues ou pas) de Gottschalk. Il ne semble malheureusement pas exister de traduction anglaise de ce document Etant introuvable à l'achat, la revue n'existant plus et M. Lange étant décédé en 1997, nous pensons pouvoir rendre ce livre disponible sur le site.
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Luis Ricardo Fors - Luis Moreau Gottschalk
1870 | |
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En Espagnol aussi (Cuba), ce livre est sans doute la première biographie complète de Gottschalk. L'ayant bien connu, Luis Ricardo Fors peut enrichir son récit de témoignages. Ce livre servira d'ailleurs de base pour un grand nombre de biographes. Il semble cependant accumuler de nombreuses erreurs (d'après Starr et Doyle). Une traduction en Anglais a été réalisée il y a quelques années mais elle est encore indisponible dans le commerce.
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Octavia Hensel - Life & Letters of Louis Moreau Gottschalk
1870 |
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Dans ce vieux livre, une ancienne élève et amie (et peut-être plus) de Gottschalk rassemble ses propres témoignages et conversations reconstruites mais aussi des témoignages à la fois de sa famille et ses amis. De même, on trouve de nombreuses lettres écrites par Gottschalk ou reçues par ce dernier ainsi que les "Notes of a Pianist" tels qu'ils étaient sortis en 1865 dans "The Atlantic Monthly". C'est trés peu objectif mais reste tout de même riche en anecdotes.
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Biographies par des contemporains de Gottschalk
Les biographies de Gottschalk réalisées avant ou peu après la mort de ce dernier accumulent en général de nombreuses inexactitudes dans les faits historiques indiqués. Elles sont disponibles ici surtout pour offrir quelques témoignages et commentaires intéressants sur Gottschalk et son oeuvre.
- 1849, La France Musicale (Avril).
A cette époque, le journal "La France Musicale" fait une série de courtes notices sur les "instrumentistes et chanteurs" . Il est d'ailleurs intéressant de noter que le musicien suivant Gottschalk dans ce journal est Offenbach (qui lui aussi commence alors à faire parler de lui). Cette notice donne ainsi une idée de l'ascension fulgurante de Gottschalk. Peu d'éléments biographiques ici sinon un témoignage du talent et de la précocité de Gottschalk.
-1851, Hector Berlioz dans le "Journal des Débats" (Avril) (article reproduit en entier en Français) & In english (extract generally written)
Berlioz (1803-1869) fait ici la critique élogieuse d'un concert de Gottschalk. Une critique qui sera un passeport pour la gloire de cette jeune célébrité. Gottschalk aurait plusieurs fois prêté son concours à Berlioz (selon F.Starr) lors de plusieurs festivals de musique organisés par ce dernier. Ce sont peut-être d'ailleurs ces concerts monstres qui inspirèrent Gottschalk lorsqu'il monta les siens à la Havane ou à Rio. Berlioz et Gottschalk resteront longtemps amis, bien après le retour de ce dernier en Amérique.
- (Nouveau !!) 1851, Théophile Gautier, dans "La Presse" (31 mars) (critique reproduite en entier en Français) & In english (extract)
Théophile Gautier(1811-1872), ce grand poète et romancier (qui ne connait pas " Le capitaine Fracasse" ou " Le roman de la momie" ?), était aussi un infatigable critique d'art. Parmi les très nombreuses qu'il a écrites dans "La Presse" (Feuilleton de la Presse), on trouve celle-ci qui affirme encore une fois l'originalité de la musique de Gottschalk. Ecrite peu de temps après celle de Berlioz, elle indique que Gottschalk a vraiment fait alors son entrée dans le cercle des Romantiques.
- 1851, Courrier de la Gironde (Juin)
Alors à Bordeaux, malgré le fait qu'on lui refuse momentanément le Grand Théatre car les droits à payer lui semblent intolérables, Gottschalk obtient de grands succès dans des salons et des salles de moindre importance. Un chroniqueur du Courrier de la Gironde, Jean Saint-Rieul Dupouy, allant au-delà de la simple critique de concert, commente ici les talents de Gottschalk comme homme, compositeur et pianiste. Un témoignage qui semble ainsi avoir toute sa place ici.
- 1853, Henry Didimus dans Graham's magazine (en Anglais) ; magazine intégral disponible ici, sur le site de Google Books.
Biographie très complète et de première main sur Gottschalk avant son retour aux Etats-Unis. Elle est divisée en deux parties : l'enfance (Nouvelle-Orléans et les débuts parisiens) et les succès européens (Suisse et Espagne). L'auteur semble avoir été témoin des succès de Gottschalk à la Nouvelle Orléans et raconte d'intéressantes anecdotes. La suite de la biographie n'en manque pas non plus et permit ainsi aux lecteurs américains d'attendre Gottschalk avec plus de ferveur. Henry Didimus analyse aussi et commente plusieurs compositions dont la Bamboula.
- 1856, Oscar Commettant dans "Trois ans aux Etats-Unis"
Oscar Commettant (1819-1898), compositeur et musicologue (il a écrit aussi "Musique et musiciens') fut un ami de la famille Gottschalk et pris même soin du frère de Moreau, Edouard (selon Réginald Hamel dans "Louis Moreau Gottschalk et son Temps"). Ici, Commettant apporte surtout une courte opinion sur le mauvais accueil reçu, selon lui, par Gottschalk à son retour d'Europe.
- 1858, Léon Escudier dans "Mes souvenirs, les virtuoses"
Léon Escudier (1821-1881), avec son frère Marie (1819-1880) ont dirigé le journal "La France Musicale" qui parut jusqu'en 1870. Léon créa aussi, seul, "l'Art musical". Ces deux journaux ont fait et défait les célébrités musicales de la seconde moitié du XIXéme siècle. Premier éditeur à faire confiance à Gottschalk, la maison Escudier publiera les principales compositions de Gottschalk et en fera évidemment largement la louange (voir par exemple "le Bamboula", "the Bamboula" (english)). Léon entretiendra aussi une correspondance régulière avec Gottschalk et publiera certaines de ses lettres de même que des essais dans son journal. Il attendra toujours, en vain, le retour de Gottschalk en Europe et l'annoncera plusieurs fois à tort. Le chapitre consacré à Gottschalk que nous avons retranscrit ici ne parle que des succès et ignore totalement les périodes plus sombres (ici, l'année 1853 n'est pas évoquée). Comme souvent, nous retrouvons ici énormément d'erreurs sur les origines de la famille de Gottschalk mais certaines anecdotes ne manquent pas d'intérêt, notamment sur l'enfance de Gottschalk, sans doute racontées par l'intéressé lui-même ou par ses mère et soeurs restées en France (d'ailleurs Reginal Hamel imagine dans sa biographie une relation entre la mère de Gottschalk et Léon Escudier).
- (Nouveau !!) 1862, GAMMA dans l'Art Musical (06 février). Est-ce le même Gamma qui écrivit aussi dans le journal "Albion" aux Etats-Unis en 1855 ? Sans doute, puisqu'il affirme avoir suivi Gottschalk jusqu'au Golfe du Mexique. Après un bref rappel des origines de Gottschalk, il parle de ses succès et, comme beaucoup, souhaiterait que ce compositeur original se consacre à des oeuvres de plus grande envergure.
- 1872, Nicolás Ruiz Espadero dans "Prefatory Remarks by an artist friend of the great composer" (texte en Anglais).
Pianiste-compositeur et grand ami cubain de Gottschalk, Espadero (1832-1890) sera de quasiment tous ses festivals.Il lui fournit la mélodie de "La Chute des Feuilles" et Gottschalk lui fournira l'inspiration de "Sur la tombe de Gottschalk". Espadero passera plusieurs semaines avec Gottschalk pour mettre sur papier un grand nombre des mélodies de ce dernier. A la mort de Gottschalk, il publiera un certain nombre d'oeuvres "posthumes" tirées de ces dernières ou de manuscrits qu'il aura pu récupérer. C'est à la préface de ces oeuvres que nous trouvons ce texte qui est un témoignage pas forcément objectif mais émouvant sur la place de Gottschalk et de ses compositions dans l'histoire de la musique. Nous avons respecté ici l'écriture parfois approximative d'Espadero (notamment pour le nom des oeuvres)..Certains pensent que nous n'avons pas retrouvé tous les manuscrits que Espadero avait à sa disposition. Gottschalk, de son côté parle d'Espadero ainsi (traduction de l'anglais): " Il a écrit avec une telle fraîcheur de mélodie, une élégance d'harmonie, une sonorité et une connaissance du piano, qu'il est assuré d’une place au premier rang de la multitude des compositeurs modernes."
- 1878, Antoine François Marmontel dans les "Pianistes célèbres". ; livre intégral disponible ici, sur le site de la Sibley's Library.
Antoine François Marmontel (1816-1898) fut un des grands pédagogues du XIXème siècle. Il eut comme élèves, entre autres, Georges Bizet et Claude Debussy (article sur Wikipedia). Gottschalk se produisit dans plusieurs soirées organisées par Marmontel. Devenus amis, ils entretiendront ensuite une correspondance. Cette courte biographie contient de nombreuses erreurs sur les faits historiques (nous avons essayé de corriger les plus flagrantes en nous servant du livre de F. Starr). En ce qui concerne la personnalité de Gottschalk et sa technique pianistique, par contre, le témoignage apporte de nombreuses et pertinentes informations.
Enormément d'erreurs dans cette biographie, souvent les mêmes que pour Marmontel (Le père de Gottschalk est ici très riche et maître es Sciences, ses ancêtres étaient Comte et Gouverneur de St Domingue...) !! Autant d'exagérations très longtemps acceptées sans broncher avant que les biographes récents et en particulier Reginald Hamel rétablissent la vérité sur les origines de Gottschalk. Cependant, nous trouverons ici encore une insistance sur l'originalité, le style inimitable de Gottschalk. Originalité "trop" importante sans doute et qui pourrait peut-être expliquer la longue disparition de sa musique. Si Pleyel disait, au moment des obsèques de Chopin "Il n'y a que Gottschalk qui puisse remplacer Chopin", Gottschalk a peut-être souffert de ne pas trouver de relai de sa musique et de son style après sa mort.
-1881, Clara Gottschalk dans "Notes of a Pianist" (texte en Anglais) : Livre intégral disponible ici, sur le site de Internet Archive.
Clara Peterson Gottschalk, la soeur de Louis-Moreau, édita, en 1881, aprés traduction très approximative en anglais, les notes de voyage de son frère sous le titre "Notes of a Pianist" (du nom de l'article paru dans Atlantic Monthly en 1865). Elle fait une longue préface biographique rassemblant de nombreux témoignages et critiques de journaux (toutes élogieuses bien sur). Très peu d'objectivité et quelques informations erronées dans cette biographie. Cela reste cependant riche en anecdotes inédites et reste trés intéressant pour avoir des détails sur la vie de Gottschalk, notamment son enfance et sa tournée européenne.
- 1891, George T. Ferris (1840-?) dans "Violinists and Pianists". (texte en Anglais) ; livre intégral disponible en ebook ici, sur le site du projet Gutenberg
Cette biographie est assez riche en éléments biographiques (et s'inscrit dans un chapitre plus général sur "Thalberg et Gottschalk", prenant comme point de départ leur "rivalité" lors de leurs concerts à New-York en 1856). On retrouve ici une grande partie des "Notes of a Pianist" de Gottschalk parus dans "The atlantic monthly" en 1865. Ici, le jugement des compositions de Gottschalk est intégralement calqué sur celui de John Sullivan Dwight, c'est à dire reconnaissance d'une technique prodigieuse mais oeuvres sans ambitions, ni imagination. Un point de vue que nous ne partageons évidemment pas.
- 1897, paru en 1910 ; Richard Hoffman (1831-1909) dans “Some Musical Recollections of Fifty Years" (texte en Anglais) ; livre intégral disponible ici, sur le site de Internet Archive.
Richard Hoffman fut un pianiste-compositeur (+ d'infos) qui a bien connu Gottschalk et a joué avec lui dans certains "piano duets". Il se permet donc de juger ici l'homme et ses manières et retrace ici aussi les relations pianistiques entre Thalberg et Gottschalk
Piansite et compositeur natif aussi de la Nouvelle-Orléans et peut-être disciple de Gottschalk, John Francis Gilder a longtemps joué ses oeuvres (Starr, F. "L.M.G"). Ayant plusieurs fois entendu Gottschalk jouer, il juge à la fois le compositeur, le comparant à Rubinstein et Thalberg et le virtuose, considèrant Liszt et Gottschalk comme les plus grands pianistes de tous les temps.
- 1901, William Mason (1829-1908) dans "Memories of a musical Life" (texte en Anglais) ; livre intégral disponible ici, sur le site de Internet Archive.
William Mason a aussi connu Gottschalk et a pu le voir jouer plusieurs fois. Nous trouverons ici un court témoignage apportant quelques renseignements sur le jeu pianistique et les goûts musicaux de Gottschalk.
- 1913, Clara Louise Kellog (1842-1916) dans "Memoirs of an American Prima Donna" (texte en Anglais) ; livre intégral disponible ici, sur le site de Internet Archive.
Clara Louise Kellog était une soprano extrèmement célèbre à la fin du XIXème siècle. Elle se maria en 1886 avec Carl Strakosch, le neveu des célèbres imprésarios (Max et Maurice) de Gottschalk. Elle a plusieurs fois apporté son concours à Gottschalk, notamment lors de concerts à l'époque de la rivalité Thalberg- Gottschalk ( 1856) et en 1862 dans une courte tournée américaine. Dans ce témoignage, après avoir décrit les différences principales entre Thalberg et Gottschalk, elle raconte une anecdote amusante avec le ténor Brignoli révélant encore une fois le charme irrésistible de Gottschalk auprés de la gent féminine.
En attendant une biographie plus complète, vous pourrez trouvez ci-dessous un court résumé de la vie de Gottschalk.
(une autre biographie par JBD, en anglais, est disponible ici.
Biographie courte :
Né à la Nouvelle Orléans le 08 mai 1829, mort à Tijuca (près de Rio, Brésil) le 18 décembre 1869. Cette simple notice pourrait résumer la vie itinérante de Louis Moreau Gottschalk, le premier grand virtuose et compositeur américain.
Comme tous les grands compositeurs du XIXème siècle, Gottschalk est un enfant prodige. Son talent au piano dépasse vite les possibilités que les meilleurs professeurs peuvent lui offrir et ses parents l'envoient à 13 ans à Paris pour apprendre le piano avec les meilleurs professeurs mais aussi pour recevoir une éducation raffinée (sa mère "serait" issue de l'aristocratie créole : voir "Histoire(s) de Famille"). Refusé au conservatoire à cause de sa nationalité américaine ("L'Amérique ne sait produire que des machines à vapeur" expliquera le directeur Zimerman), il suit cependant les cours des célèbres professeurs Camille Stamaty et Pierre Maleden (aussi professeurs de Saint Saëns). Faisant rapidement fureur par son jeu et sa virtuosité, il enthousiasme Chopin dont il joue le deuxième concerto devant lui. "Vous serez le roi des pianistes"dit-il alors au jeune Gottschalk qui fait son entrée dans le cercle des artistes mondains..
Il obtient ses succès en tant que compositeur lorsqu'il met superbement en musique des airs traditionnels créoles (Le Bananier, Bamboula, La Savane...).Les partitions de ces oeuvres s'arrachent et il est alors largement loué dans les journaux de l'époque. Fort de cette aura parisienne, il fera des tournées triomphales dans plusieurs villes françaises mais aussi en Suisse et en Espagne. Partout il obtient les faveurs du public mais aussi des plus grands artistes et têtes couronnées (Victor Hugo, Théophile Gautier, Hector Berlioz, l'impératrice d'Espagne, la grande Duchesse de Russie...).Il deviendra d'ailleurs l'ami intime de plusieurs d'entre eux, notamment de Berlioz avec qui il entretiendra toujours une correspondance. Comparé à Liszt et Chopin (Pleyel l'appelle "Le Chopin américain"), il pense pouvoir trouver le même succès dans son pays natal.
Revenu aux Etats-Unis en 1853, sa réputation ne l'a pas encore suivi et ses concerts ne lui permettent pas d'assurer sa subsistance, d'autant qu'il doit bientôt subvenir aux besoins de toute sa famille.Les salles sont vides, il est très mal accueilli à Boston où le critique John Sullivan Dwight lui reproche de jouer toutjours ses propres compositions et jamais les "grands maîtres". De plus, il perd son père cette même année. Il oublie vite cette année catastrophique en se rendant à Cuba où il passera une année et demi beaucoup plus glorieuse. Revenu aux Etats-Unis en 1855 et fort du soutien du fabricant de pianos Chickering, il se remet à flot et connaît bientôt des succès retentissants à New-York où il partage l'affiche plusieurs fois avec Thalberg dans une rivalité amicale. Ses racines antillaises l'attirent cependant de plus en plus et il repart dans les caraïbes en 1857 (Martinique, Guadeloupe, Cuba, Porto-Rico...) où il s'imprégne encore plus des rythmes et mélodies locales. A Cuba, il donne des concerts montres avec des centaines de musiciens, des dizaines de pianistes et toute l'île derrière lui. Il revient aux Etats-Unis en 1861, en plein début de la guerre civile où il prend, aussitôt et malgré ses origines sudistes, fait et cause pour les unionistes. Il composera alors de nombreuses oeuvres patriotiques dont la plus connue "Union" intègre le futur hymne américain. Il la jouera notamment devant Lincoln. Après une bréve excursion au Canada, il part conquérir la Californie. Allant de succès en succès, avalant les kilomètres de voies ferrées et enchaînant les concerts à un rythme endiablé, il est adulé, et son succès auprès des femmes est la cause d'un scandale qui l'obligera à fuir définitivement les Etats-Unis en 1865.
Il traverse le Mexique et repart alors vers l'Amérique du Sud. Il parcourt encore des miliers de kilomètres (Argentine, Pérou, Paraguay...), faisant fi du danger de se rendre dans des pays en pleine guerre civile. Il témoignera dans son journal des horreurs perpétrées par les dictatures de ces pays.En 1869, enfin, il se rend au Brésil. Il continue d'organiser là-bas des festivals de musique. Cependant, de santé fragile et sans doute épuisé par une vie si dense en concerts et festivals, il meurt en décembre de la même année, à 40 ans, sans doute touché par la fièvre tropicale et/ou une appendicite. Beaucoup de ses manuscrits non encore publiés se perdront alors. Il aura pourtant composé plus de 300 oeuvres. Si ses partitions s'arrachent encore quelque temps, il sombre peu à peu dans l'oubli et on ne retient presque de lui que sa composition "Last Hope" avant de l'ignorer totalement au début du 20ème siècle.