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Gottschalk raconte dans ces lettres plus "professionnelles" quelques aléas de sa vie d'artiste. Nous les présentons par ordre chronologique. Tout d'abord des lettres écrites de Cuba où les plans de Gottschalk changent régulièrement et où il peut procéder à des impressions hâtives corrigées par la suite. Sa lettre du 15 décembre 1854 ne porte pas un jugement très favorable sur la religion. Nous trouvons tout d'abord plusieurs lettres à José Angelet, une connaissance cubaine dont l'amitié semble devenir de plus en plus chère au cœur de Gottschalk au fil de la correspondance.
Lettre à José Angelet depuis Santiago de Cuba, 29 Août 1854
Lettre à José Angelet depuis Puerto Principe, 15 Novembre 1854
Lettre à José Angelet depuis Puerto Principe, 23 Novembre 1854
Lettre à José Angelet depuis la Havane, 15 décembre 1854
Lettre à José Angelet depuis la Havane, 18 février 1855
Lettre à José Angelet depuis la Nouvelle Orléans, 18 mai 1855
Une profonde nostalgie transparait dans cette dernière lettre, citant Lamartine et Gottschalk évoque avec enthousiasme son voyage en montgolfière qui lui fera composer sa pensée poétique "Extase". Il raconte aussi ses succès à la Nouvelle Orléans, son diplôme de la Société Philharmonique de New-York, sa santé fragile et son intention de visiter la côte pacifique (ce qu'il ne fera que dix ans plus tard).
Nous trouvons ensuite plusieurs lettres écrites à son grand ami cubain, le pianiste Espadero pour lequel nous avons consacré une longue page.
Lettre à Nicolas R. Espadero depuis Philadelphie, US, 11 novembre 1855
Cet extrait de lettre est d'une grande importance car elle prouve que Gottschalk entretenait une correspondance avec Berlioz. Elle indique aussi l'estime de Berlioz pour Gottschalk. Il est en effet très possible que si Gottschalk était resté en France et ainsi moins éloigné des centres artistiques du 19ème siècle, sa carrière et sa renommée auraient été tout autres.
Lettre à Nicolas R. Espadero depuis Springfield, US, 19 novembre 1862
Lettre à Nicolas R. Espadero depuis Albany, US, 20 novembre 1862
Ces deux lettres se complètent et ont été écrites d'un même jet. La première rappelle les contraintes ahurissantes de la tournée que fait Gottschalk en train. Il y passe ses jours, ses soirées, ses nuits. Cela lui fait penser à une analogie avec les habitants de Canton, en Chine, où certains habitants vivent sur des bateaux sans jamais toucher terre. Dans la seconde, Gottschalk parle des navires de guerre (nous sommes en effet en pleine guerre de sécession) et de l'héroïsme des soldats. Il critique le Courrier des Etats-Unis (nous ne connaissons pas l'article dont il est fait question) et s'étonne de l'absence de nouvelles d'amis musiciens.
Lettre à Nicolas R. Espadero, depuis Buffalo, US, 24 novembre 1862
Dans cette lettre, Gottschalk fait encore état de son rythme effréné de concerts et décrit un peu plus en détail le cuirassé "Monitor" utilisé pendant la guerre de sécession.
Lettre à Nicolas R. Espadero, depuis Rochester, US, 25 novembre 1862
Lettre à Nicolas R. Espadero, depuis Rochester, US, 26 novembre 1862
Gottschalk, toujours dans sa tournée folle, indique dans ces lettres qu'il joue des œuvres d'Espadero en concert. Il fait aussi connaissance d'un jeune pianiste appréciant les oeuvres de ce dernier. Une référence à un dépliant consacré à Gottschalk est mentionnée mais nous n'avons pas (encore) retrouvé ce document.
Lettres à Nicolas R. Espadero, depuis Detroit et Toledo, US, 27 novembre 1862
Nous trouvons ici une confirmation que Gottschalk envoie des copies de ses œuvres à Espadero, ce qui explique le rôle important que ce dernier jouera pour la publication d’œuvres posthumes de Gottschalk. Nous retrouvons aussi une mention de l'ouverture à 4 mains de Tannhaüser que doit envoyer Gottschalk. Espadero ne fera jamais publier cette œuvre. Soit il ne l'a jamais reçue, soit il ne l'a pas jugée digne d'intérêt.
Lettre à Nicolas R. Espadero, depuis Buffalo, US, 01 décembre 1862
Dans cet extrait, Gottschalk raconte, avec un petit exemple, son admiration pour la musique de Wagner et son sens de l'instrumentation.
Lettre à Nicolas R. Espadero, depuis New York, début 1863
Ici, Gottschalk prévient Espadero de l'arrivée de Teresa Carreño en précisant toute l'admiration qu'il a pour cette jeune pianiste qui n'a alors que 9 ans. Nous savons quelle carrière cette artiste prodige fera par la suite (voir notre page qui lui est consacrée). Il évoque aussi son refus de se marier malgré les rumeurs de la presse à ce sujet (voici l'exemple d'une note de 1863 du journal Springfield American à ce sujet). Les amours de Gottschalk feront certainement l'objet d'un prochain article sur le site.
Lettre à Nicolas R. Espadero, depuis New York, US, 15 mars 1864
Dans cette lettre, Gottschalk fait part de son épuisement. Il peut faire 7 concerts en une journée. Par contre, il n'est pas tendre envers un protégé (Sanderson) qu'Espadero lui a recommandé. Il traite aussi dans ce texte de quelques notions de musique et notamment de la difficulté des "puristes" de la musique d'accepter les rythmes ternaires.