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Variations sur un thème de R. Schumann

Variations sur un thème de R. Schumann


Op. 142
1877
[ 4/5 ]

Dédicace : Mme Ida Astor, née Rieter

Genre : Transcription

Style : Schumann

Tonalité : Réb M

Difficulté :

Editions :
Breitkopf, 14623 (09/1877)
Maho
Forsyth

Critiques; :
Revue et Gazette Musicale de Paris, 1877
Barbedette


Extrait ou morceau intégral :
Meyer-Hermann - Extrait
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Partition(s)


Source(s) de la partition :



Commentaires, Informations sur l'Oeuvre :


Encore un hommage à Schumann dans cet opus avec ces variations sur l'une de ses mélodies les plus célèbres : 'Warum'. On trouve 5 variations et un épilogue :
Thema: Lento, Con Tenerezza
Var. 1: Teneramente, affettuoso
Var. 2: Allegro vivace
Var. 3: Comodo
Var. 4: Allegro agitato
Var. 5: Tempo giusto
Epilogue. Schumann spricht. Lentamente.

On s'éloigne ici peu à peu de la mélodie originale avec des modulations demandant de plus en plus de virtuosité Parues certainement en 1877, elles sont analysées en octobre de cette année par la Revue et Gazette Musicale de Paris. En voici un extrait : 'les détails heureux, les finesses harmoniques et rhythmiques abondent dans ces dix-sept pages : c'est un régal de délicats. Nous avons reconnu, ça et là, quelques réminiscences d'autres morceaux de Schumann, amenées d'ailleurs d'une façon charmante. La dernière page est une prosopopée musicale. Après avoir discouru sur un texte de Schumann, Stephen Heller passe la parole à son auteur : 'Schumann parle.' En des mains maladroites, cette idée originale eût abouti à quelque chose de grotesque; Heller y a mis tant de goût et de véritable sentiment, que son épilogue est un petit bijou.'

Selon Barbedette, 'c'est un travail des plus remarquables ; le thème de Schumann est très-complexe, une sorte de duo de forme très-serrée, d'une harmonie assez étrange. Assurément, peu de nos compositeurs modernes eussent songé à traiter un pareil sujet. Cette oeuvre 142 nous suggère une observation : Heller a imaginé un système de variations tout particulier : il mêle au thème principal d'autres motifs tirés des oeuvres du même maître. S'il s'agit de Beethoven, il prendra un dessin, une phrase d'une symphonie ou d'une sonate, il en fera une variation du thème indiqué par le titre. La même chose a été tentée dans les études sur Freischütz. Les cinq variations sur un thème de Schumann sont des merveilles d'ingéniosité et de style. Heller termine l'oeuvre par un épisode, une sorte de récit intitulé : Schumann parle, l'idée est empruntée aux Scènes d'enfants du maître : c'est fort beau. Les variations ne nous semblent pas faites pour être jouées en public, c'est une musique intime qu'il faut bien se garder de transformer en musique de concert, sous peine de commettre une sorte de profanation.'

Servières considère cependant ces variations inférieures aux autres qu'Heller a pu composer, notamment à celles sur des thèmes de Weber ou de Beethoven (op.127 & op.130 et 133) : 'Sur une des Pièces romantiques, Warum ? tendre lied à 2/4 en ré b, Heller a plaqué des variations qui s'éloignent par trop non seulement du thème, mais du sentiment de l'original, sauf la quatrième qui est assez dans le style de Schumann. Après quoi vient un épilogue intitulé : 'Schumann parle', et dans lequel, à l'imitation d'une pièce lente des Scènes d'enfants est pastichée assez adroitement la manière du maître dans l'expression du mystère.'

Selon Eigeldinger, Marmontel fit jouer ces variations comme plusieurs autres oeuvres de Heller à Debussy, notamment lors de l'examen du conservatoire de Paris en janvier 1878 où Heller faisait partie du jury. L'oeuvre de Heller aurait eu, selon Cortot une influence sur Debussy, notamment dans l'écriture de ses Préludes.

Cette oeuvre est dédiée à Ida Astor, fille de Jakob Rieter-Biedermann, éditeur d'oeuvres de Berlioz, Schumann et Brahms. Son mari, Edmund Astor (1848-1918), continua cette entreprise à Leipzig à partir de 1862. En 1917, cette maison d'édition fut rachetée par Peters.