Quatrième sonate en Si mineur

Quatrième sonate en Si mineur


Op. 143
1877
[ 2/5 ]

Dédicace :

Genre : Forme classique

Style : -

Tonalité : Si b mineur

Difficulté :

Editions :
Maho, J.M. 1389
Breitkopf, 14806 (05-06/1878)
Kistner, 1248

Critiques; :
Bannelier, 1878
Divers

Partition(s)


Source(s) de la partition :
Library of Congress



Commentaires, Informations sur l'Oeuvre :


Quatrième et dernière sonate de Heller, comme une ultime tentative dans ce genre qui ne lui a jamais vraiment réussi. A-t'il mieux réussi ici ? Les avis sont partagés.

Selon Raymond-Duval, même si elle semble avoir sa préférence sur les autres, il écrit :'La quatrième mériterait des auditions fréquentes. Son finale contient un peu trop d'écriture à deux parties, à l'octave, procédé favori de Heller et dont il tire d'heureux effets quand il n'en abuse pas, mais la légende qui sert d'andante et surtout le premier mouvement exposent des thèmes éloquents et bien conduits.'

Selon Servières, elle ne vaut pas beaucoup mieux que les précédentes : La 4° sonate (op. 143), en si b mineur, présente, dans son premier mouvement, allegro risoluto à 3/4, des idées bien contrastées et dont la dernière, lorsqu'elle est exposée en son entier sur des arpèges de la main gauche, fait une péroraison noble et sonore à ce premier mouvement, mais les développements sont laborieux. Les deux morceaux intermédiaires : Légende, en sol b majeur, et Scherzo, allegretto placido, en si b, sont faibles et sans intérêt. Le finale n'est qu'une « étude » brillante pour piano, enlevée dans un mouvement emporté.

Par contre, Barbedette est très élogieux à son sujet. Le fait qu'il soit le dédicataire de cette oeuvre n'est peut-être pas étranger à cette écriture dithyrambique : 'c'est là, sans contredit, une des plus belles compositions du maître ; le premier morceau est écrit dans une forme très-serrée; le caractère est sombre, le style pénétrant, l'impression intense ; il y a, dans ce morceau, un retour du motif amené par un travail harmonique et mélodique du caractère le plus saisissant; la fin de cette première pièce est des plus remarquables : le chant, très-vigoureux, s'atténue aux proportions d'un pianissimo presque insaisissables, puis se renforce tout à coup ; une conclusion énergique de quelques mesures termine dans un effet d'un merveilleux éclat.'

Nous trouvons une description de cette sonate dans la revue et gazette musicale de Paris en 1877 (J.H. 1389). Nous en extrayons la partie intéressante :
Le premier allegro, à trois temps, est celui qui, par la régularité de sa coupe, se rapproche le plus du type classique ; mais ne vous fiez pas trop à cet aspect quasi-géométrique, à ces périodes cadencées, et attendez, pour juger le morceau, l'effet de certains groupements d'une trompeuse innocence, et en particulier des anticipations rhythmiques de la main droite sur la gauche, commençant vers la fin de la quatrième page et se reproduisant plus loin dans diverses tonalités. Remarquez en passant l'anticipation harmonique du la bémol dans l'accord de septième de dominante en fa mineur, à la troisième mesure de ce même épisode, et les passages analogues qui suivent. A ce vigoureux allegro succède une courte « légende » en sol bémol, qui aurait, tôt ou tard, sans cette sonate, trouvé sa place dans quelque nouvelle série de Nuits blanches ou de Promenades d'un solitaire. Elle est simple de dessin et affecte même çà et là des formes un peu délaissées aujourd'hui, comme il convient à un récit des temps merveilleux. Le scherzo fait alterner l'aimable bonhomie d'un allegretto placido (moût principal, si bémol majeur) avec le brillant et léger papillotage d'un molto vivace. Le finale enfin, dont la physionomie a tout d'abord, sur le papier, un air de ressemblance avec celui de la sonate en si bémol mineur de Chopin (ici encore, prenez garde aux apparences!) est d'une superbe franchise d'allure. Ses triolets bondissants reçoivent de la nuance piano un caractère particulier d'énergie calme, sommeillante, qui s'y prend à plusieurs fois pour se réveiller; deux pages avant la fin seulement, elle éclate avec son summum d'intensité.

Si cette critique intervient en milieu de 1878, il semble que la parution date de 1877 selon la date donnée par la BNF pour l'édition Hamelle, Maho (J.H. 1389).