Deuxième grande sonate
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1849 | |||
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Dédicace : Adele Dollfus Genre : Forme classique Style : - Tonalité : Si m Difficulté : Editions : Critiques; : |
Partition(s) Source(s) de la partition : Henselt Library |
Commentaires, Informations sur l'Oeuvre :
Heller se plaint en novembre 1848 à son ami Laurens de ses difficultés à faire éditer sa sonate. Schlesinger n'en a en effet pas voulu, écrivant qu'une sonate 'n'est point un article favorable au débit'. Ainsi, la sonate sera éditée par Hofmeister en Allemagne. Par contre, la maison Brandus, pourtant successeur de Schlesinger à Paris, consentira à l'éditer. La sonate est un genre qui ne semble pas réussir tellement à Heller. Selon Raymond-Duval, en 1913, 'Les trois premières et la fantaisie-sonate ont de la monotonie et laissent voir des influences trop précises (celles de Weber et Beethoven). Selon Servières, en 1909,'ses tentatives dans cette forme ont été manquées, ses propres amis en conviennent.' Il détaille ainsi l'opus 65 La seconde (op. 65), en si mineur, développe péniblement, dans le premier morceau, une idée à la Mendelssohn; en guise d' andante, une Ballade à 2/4 en si majeur, sur un lied assez banal, avec quelques jolis détails. L'Intermezzo en sol est plus personnel ; il aurait fait une agréable valse dans le style de Stephen Heller ; mais le compositeur a prétendu en tirer un développement trop abondant et il a échoué. Il a donné le nom d'Epilogue à son finale, allegro con fuoco, d'allure surtout rythmique. Ce morceau offre un certain caractère d'énergie ; tous les effets pathétiques y sont habilement employés pour y introduire de l'accent et du mouvement. Le thème de la sonate s'y élargit en une idée chantante à 4/4 en ré majeur, cantabile mendelssohnien qui fait contraste avec l'aspect rude du finale Barbedette a un avis plus nuancé : La sonate op. 65 est écrite d'une main très-sûre. Le style est ferme et serré, tout est élevé dans cette oeuvre. Mais les mélodies ne sont pas suffisamment pénétrantes ni variées. Dans le premier morceau, le motif est plutôt une formule qu'un chant, formule à laquelle l'auteur reste fidèle jusqu'à la fin. Les développements sont d'une rare sagacité ; mais le style est haletant et le caractère général trop sombre. La ballade qui sert d'andante rentre dans le même ordre d'idées; l'intermezzo ne s'en éloigne pas non plus ; on retrouve dans le trio la formule même qui détermine le premier morceau de la sonate. Le meilleur morceau nous semble l'épilogue, qui se distingue par des qualités énergiques. Telle est notre impression au sujet de cette oeuvre, remarquable à plus d'un titre, mais dont le défaut capital nous paraît être une trop grande uniformité de style' Fétis semble malgré tout apprécier ce morceau : 'La sonate, oeuvre 65, est une oeuvre plus grande, plus développée ; le talent du compositeur s'y manifeste par des conceptions plus fortes. Dans le premier morceau, le sentiment est ardent, impétueux, dramatique, et le motif principal est bien développé, semé d'épisodes inattendus, et la forme, bien que classique, quant à la conduite des idées, a toute la nouveauté du romantique par ses hardiesses d'harmonie. Le second morceau de cette sonate est une ballade mélancolique d'un effet mystérieux, riche d'accents et toujours empreint de ce caractère d'originalité franche et naturelle qui est la qualité dominante du talent de Heller. Sous le nom d'Intermezzo, le troisième morceau est un véritable scherzo, d'un mouvement modéré. L'originalité dont je viens de parler s'y montre partout jusque dans les moindres détails. Dans le dernier mouvement, intitulé épilogue, règnent une verve, une énergie extraordinaires. En somme, la sonate oeuvre 65 est un bel et bon ouvrage qui fait le plus grand honneur au talent de Heller, et prouve que s'il voulait aborder des formes plus grandes que celle qu'il affectionne, il a tout ce qu'il faut d'idées, de verve et d'originalité pour y trouver de beaux succès. ' Faites vous ainsi votre propre idée sur cette oeuvre. |