Voyage autour de ma chambre

Voyage autour de ma chambre


Op. 140
1876
[ 5/5 ]

Dédicace : Comte Da Torre

Genre : Morceau à programme

Style : -

Tonalité : Diverses

Difficulté :

Editions :
Maho, J.M. 1280 (08-09/1876)
Breitkopf (06/1876)

Critiques; :
Divers


Extrait ou morceau intégral :
Meyer-Hermann - Extrait (N3)
(Achetez l'album sur )

Partition(s)


Source(s) de la partition :
Henselt Library



Commentaires, Informations sur l'Oeuvre :


Paru en 1876 chez Maho (J.M. 1280) selon la revue et gazette musicale de Paris d'avril de cette même année, cet opus montre qu'Heller a pu trouver dans sa chambre assez d'inspiration pour composer 5 pièces originales et virtuoses. Plus sérieusement, ce titre est emprunté au livre éponyme et autobiographique de Xavier de Maistre (1763-1852), racontant les 42 jours où, en tant qu'officier il a été mis aux arrêts et confiné dans une chambre. Il y raconte son quotidien, les petits détails de sa chambre, sa déprime, nostalgie... Un flot d'émotions et de sentiments préfigurant le romantisme et qui ne pouvaient qu'inspirer à leur tour Heller qui a lui aussi exprimé beaucoup de son être et de son propre enfermement (rappelons qu'Heller était d'une nature assez solitaire et il lui arrivait de rester longtemps seul chez lui) dans ce recueil

Pour Bannelier, dans la Revue et Gazette Musicale de Paris du 11 mars 1877, 'le n° 1, plus développé que les autres, insistant davantage sur l'idée qui lui sert de thème, aurait son emploi tout indiqué comme ouverture; puis viendraient, espacés selon le sentiment de chacun, les nos 2 et 5, à l'allure vive, au rhythme incisif ; le n° 3, où une douce et tranquille mélodie vient interrompre par deux fois un allegro agitato plein d'inquiétude ; et le n° 4, lento con espressione, grave, ému, la plus attachante peut-être des cinq pièces.'

Pour Barbedette, ces cinq pièces sont comme un ressouvenir des Promenades d'un solitaire et des Bois. Les pièces 1 et 5 sont pleines de cette gaieté juvénile que l'on rencontre si souvent dans les morceaux que nous venons de citer. Le n°3 ré mineur, est d'un caractère plus sombre ; le lento majeur est un chant vague qui fait contraste avec le reste de l'oeuvre, très-mouvementé et en même temps très-net d'allure. Les nos 2 et 4 sont deux inspirations à la Schumann qui demandent une exécution très-expressive et très-étudiée ;

Le lento 'au chant vague' selon Barbedette est pour Servières 'd'une tonalité d'abord indécise et est plus douloureux que ne l'est habituellement la musique de Heller'.

Pour Le Musical Times du 1er mars 1877, la première pièce développe bien son thème en évitant ainsi toute lassitude mais la pièce favorite est ici la numéro 2, pleine de vie avec la main droite syncopée. La numéro 3 est intéressante mais moins que les 4 et 5.

Enfin, Marmontel classe cette oeuvre dans les meilleures oeuvres de Heller avec les autres recueils 'Promenades d'un solitaire, Dans les bois, et les Nuits blanches'. Pour lui, ce sont de véritables poëmes exquis et sobres, où l'inspiration musicale, d'une incomparable élévation, rivalise avec la poésie et la peinture de genre.

Ce recueil est dédié au Comte da Torre, noble portugais et pianiste amateur féru des oeuvres de Heller. Il oeuvra auprès du roi du Portugal pour qu'Heller reçoive la décoration de 'membre de l'ordre du Christ'. Heller le remercie ainsi à travers cette dédicace. De même, pour cette décoration, Heller dédiera sa sonatine, op.146 , au roi du Portugal.